Pourquoi quitter GitHub ?

le 12 novembre 2025, par Iroco - 9 min de lecture

Grand Public Futurs numériques

Lorsque Microsoft a racheté Github en 2018 nous avions hésité à migrer tous nos dépôts logiciels vers une solution alignée avec notre volonté de créer des communs numériques. Nous pensions à l’époque que la valeur du code hébergé dissuaderait Microsoft de reproduire l’histoire de Skype. C’est justement la valeur du code et l’évolution de la stratégie de Microsoft vers le cloud et l’IA qui font que nous souhaitons quitter cette plateforme à présent.

Pourquoi ce projet n’est plus sur GitHub ?

Résumé:

En tant qu’organisation qui valorise la construction de communs numériques, nous ne souhaitons pas alimenter les modèles LLM OpenAI/Microsoft.

  1. Nous pensons l’IA générative est délétère, pour la cognition humaine, le respect des données, l’environnement (l’utilisation de copilot représente une puissance de 20,8W avec 90% de perte), la désinformation, et tous ses biais : le colonialisme, le racisme, le sexisme. Nous ne sommes pas contre l’IA en tant que telle, nous sommes contre la manière dont l’IA est mise en oeuvre avec Copilot par GitHub et finalement Microsoft et OpenAI.

  2. Nous ne voulons pas alimenter l’écosystème techno-autoritaire qui se met en place aux Etats-Unis. Nous réprouvons l’aide aux sociétés extractives d’hydrocarbures. Nous ne comprenons pas la politique de gestion de version de Windows 10. Surtout, nous souhaitons conserver la souveraineté sur notre environnement informatique.


Version longue

A la QCon de Londre, vendredi 9 mars 2012, Zach Holman présente une nouvelle manière de travailler, sans patrons (ou presque), sans horaires, voire sans bureaux.

Ce que l’on allait appeler une disruption. Ca l’était également du point de vue technique :

(Gestion de version distribuée) git + web = social coding

S’en sont suivi une adoption massive par les développeurs, séduits par le concept, la praticité et la gratuité du service (dont nous faisions partie), ainsi que des levées de fond pour accompagner la croissance de la startup.

Le 4 juin 2018 Microsoft rachète GitHub pour 7,5 milliards de dollars en stock options. 100 000 projets sur les 75 millions présents sur la plateforme quittent GH. A l’origine du rachat, Satya Nadella, le nouveau dirigeant de Microsoft, opère un virage à 180 degrés vers l’opensource qu’ont toujours combattu Bill Gates et Steve Ballmer (notamment au travers de linux). Satya Nadella s’engage par ailleurs à respecter la communeauté des développeurs. Certes, l’accès à github est toujours gratuit (dans certaines limites) mais Microsoft ayant besoin d’un relai de croissance s’est orienté vers le cloud et l’IA.

Depuis 2019 ils ont investi plus de 13 milliards de dollars dans OpenAI et en février 2023, ils développent Copilot, un LLM basée sur GPT-4. Ils intègrent copilot dans la suite Office et dans VSCode (un éditeur de code). Pour entraîner la génération de code ils utilisent les projets publics GitHub — avec un certain manque de transparence sur les dépôts personnels privés — en se basant sur la notions de fair use et les Conditions Générales d’Utilisation de GH.

Dans une analyse juridique la Free Software Fondation indique que l’entraînement par GitHub et l’usage par les utilisateurs de Copilot may not (peut ne pas) être une violation des conditions d’attribution des licenses open source. N’est-ce pas le flou juridique sur lequel se base l’ubérisation ? “Move fast and break things” comme dit Mark Zuckerberg. Il n’en demeure pas moins que si vous faites un bout de code qui n’existe nulle part ailleurs, il est probable que Copilot dans un contexte similaire ressorte votre code.

En tant qu’organisation qui valorise la construction de communs numériques, nous avons des dépôts opensource publics et nous ne voulons pas alimenter les modèles LLM OpenAI/Microsoft. Nous préférons le modèle “move slow and fix things”.

D’une part car nous pensons que ce modèle est délétère, pour la cognition humaine, le respect des données, l’environnement (l’utilisation de copilot représente une puissance de 20,8W avec 90% de perte), la désinformation, et tous ses biais : le colonialisme, le racisme, le sexisme. Nous ne sommes pas contre l’IA en tant que telle, nous sommes contre la manière dont l’IA est mise en oeuvre avec Copilot par GitHub et finalement Microsoft et OpenAI. Nous l’utilisons (par exemple pour des traductions) avec parcimonie et en conscience.

D’autre part, nous ne voulons pas alimenter l’écosystème techno-autoritaire qui se met en place aux Etats-Unis. Nous réprouvons l’aide aux sociétés extractives d’hydrocarbures qui rend possible l’extraction d’encore plus de barils de pétrole. Nous ne comprenons pas la politique de gestion de version de Windows 10 qui réduit à l’obsolescence des millions d’ordinateurs. Surtout, nous souhaitons conserver la souveraineté sur notre environnement informatique.

Nous avons déjà migré une grande partie de nos dépôts logiciels. Ce blog est maintenant hébergé sur Codeberg. Suivra un autre blog post sur ce que nous aurons appris et “Comment quitter GitHub ?”.


English version:

TL;DR

As an organization that values the building of digital commons, we do not want to participate to the OpenAI/Microsoft LLM model development.

  1. We believe that this model is harmful to human cognition, data privacy, the environment (Copilot consumes 20.8W of power with 90% loss), misinformation, and all its biases: colonialism, racism, sexism. We are not against AI, we are against the way AI is implemented with Copilot by GitHub and ultimately Microsoft and OpenAI. We use it (for example for translations) sparingly and conscientiously.

  2. We do not want to contribute to the techno-authoritarian stack that is developing in the United States. We disapprove of Microsoft’s involvement in the hydrocarbon extraction companies. We don’t understand the version management policy for Windows 10. Last but not least, we wish to maintain sovereignty over our IT stack.


When Microsoft acquired GitHub in 2018, we hesitated to migrate all our software repositories to a solution aligned with the digital commons spirit. At the time, we believed that the value of the hosted code would dissuade Microsoft from repeating the Skype story. It is precisely the value of the code and Microsoft’s shift in strategy towards the cloud and AI that have led us to want to leave this platform now.

Why is this project no longer on GitHub?

At QCon London on Friday, March 9, 2012, Zach Holman presented a new way of working, without bosses (or almost), without schedules, and even without offices.

What would come to be known as disruption. It was also disruptive from a technical point of view:

(Distributed version control) git + web = social coding

This was followed by widespread adoption by developers, who were attracted by the concept, the practicality, and the fact that the service was free (we were among them), as well as fundraising to support the startup’s growth.

On June 4, 2018, Microsoft acquired GitHub for $7.5 billion stock. 100,000 of the 75 million projects on the platform left GH. Behind the acquisition, Satya Nadella, Microsoft’s new CEO, made a 180-degree shift toward open source, which Bill Gates and Steve Ballmer had always fought against (particularly through Linux). Satya Nadella also committed to respecting the developer community. While access to GitHub is still free (within certain limits), Microsoft, in need of a growth driver, turned its attention to the cloud and AI.

Since 2019, they have invested more than $13 billion in OpenAI. February 2023, they developed Copilot, an LLM based on GPT-4. They integrated Copilot into the Office suite and VSCode (an IDE). To train code generation, they use public GitHub projects — with a certain lack of transparency on private personal repositories — based on the concepts of fair use and GH’s Terms of Service.

In a legal analysis, the Free Software Foundation indicates that training by GitHub and use by Copilot users may not be open source license attribution terms infringements. Isn’t this the legal gray area on which uberization is based? “Move fast and break things,” as Mark Zuckerberg says. The fact remains that if you write a piece of code that doesn’t exist anywhere else, it’s likely that Copilot will pull up your code in a similar context.

As an organization that values the construction of digital commons, we have public open source repositories and do not want to feed into the OpenAI/Microsoft LLM models. We prefer the “move slow and fix things” model.

On one hand, because we believe that this model is harmful to human cognition, data privacy, the environment (Copilot consumes 20.8W of power with 90% loss), misinformation, and all its biases: colonialism, racism, sexism. We are not against AI, we are against the way AI is implemented with Copilot by GitHub and ultimately Microsoft and OpenAI. We use it (for example for translations) sparingly and conscientiously.

Furthermore, we do not want to contribute to the techno-authoritarian stack that is developing in the United States. We disapprove of Microsoft’s involvement in the hydrocarbon extraction companies which enables the extraction of even more barrels of oil. We don’t understand the version management policy for Windows 10, which renders millions of computers obsolete. Last but not least, we wish to maintain sovereignty over our IT environment.

We have already migrated a large part of our software repositories. This blog is now hosted on Codeberg. Another blog post will follow on what we have learned and “How to leave GitHub?”.

Partialy translated with DeepL.com.

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